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Sentier cathare étape 7 - Montségur - Foix

Sentier cathare étape 7 - Montségur - Foix

  • Trail 35 km 1050 m de dénivelé

ET7

 

 


 

Mon réveil sonne pour la dernière fois à 5H et je prends mon petit déjeuner dans la maison sous le château. Heureusement que j'ai ma frontale car j'ai du mal à trouver les interrupteurs, les propriétaires étant toujours au lit. Je démarre ma route en direction  du pog de Montségur dans la pénombre, quand un sanglier et 3 marcassins me coupent la route. Arrivée vers le château, je passe dans un campement de militaire établi là provisoirement. Cunégonde restée silencieuse jusque-là prend la parole :  « Ces quinze derniers jours au sein de la forteresse, j’ai donné le cosolamentum à de nombreux parfaits et aussi à quelques chrétiens convertis sur la fin de leur vie pour nous accompagner vers le salut de nos âmes. Aucun des 200 bons chrétien n’a abjuré sa foi. Le 16 mars 1244, nous avons quitté le château en un cortège silencieux. Nous étions enchaînés, et pressés par les soldats français, sur le minuscule sentier qui descend du « pog ». Au loin, se profilait l'ombre menaçante de la gigantesque palissade de bois au centre de laquelle les croisés finissaient d'entasser des fagots et de la paille. « L'évêque » cathare de Toulouse, Bertrand Marty, ouvrait la marche. Nous sommes montés au bûcher. Nous nous soutenions les uns les autres et nous disions adieu. Nous nous donnions rendez-vous dans la paix du Père. J’étais sereine, j’allais être débarrassée de mon enveloppe charnelle pour retrouver la paix. Et puis, des torches enflammées ont été jetées sur le bûcher. Alors je me suis évadée de mon corps et j’ai regardé brûler tous ces corps de là-haut, j’étais libre enfin. » 

Je lui demande pourquoi elle est revenue, et elle m’explique qu’elle vient parfois rappeler son histoire à quelques marcheuses pour que l’on se souvienne de l’histoire des bons chrétiens, que nous avons depuis rebaptisés cathares…

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Penseuse, j’entame ensuite une redescente boisée jusqu'à Montferrier. Je me fais la réflexion que je ne sens plus le sac à dos. Au bout de 6 jours, je me suis adaptée. Pour la dernière journée, je suis les marques rouges et blanches et les indications de mon guide. Un petit irritant sur mon chemin, le moucheron qui vole devant mon nez pendant une demi-heure pour finir par atterrir dans mon œil. Je trottine jusqu’à Roquefixade où le gérant du gite m’offre gentiment un café et me permet de remplir mes gourdes. 

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Je passe le château et continue vers les crêtes. Je passe un premier lieu-dit puis arrive vers une ferme un peu isolée Charissou. Au milieu de la route un chien m'attend tous crocs dehors cherchant à m’intimider. Et ça marche très bien, je suis assez peu tranquille, mais il me faut bien passer. J'avance en marchant prudemment et en racontant ma vie au chien, des fois que ça l’attendrisse. Dix mètres plus loin, ses quatre copains aboient aussi et se rapprochent vraiment dangereusement près de moi. Je me désintègre entièrement et mon fantôme passe au milieu d’eux en parlant et en gardant son calme. Cunégonde m’a abandonnée aussi. Ils sont très intimidants mais n’ont pas décidé de faire de moi leur repas du midi, ce qui me permet de m’éloigner vivante. J’ai du mal à retrouver mes esprits je me sens flageolante. Je continue doucement mon ascension jusqu’au pas du Falcou qui est l’endroit de mon pique-nique. Je voulais avancer assez pour éviter les grosses chaleurs c’est chose faite. Je mange un bon fromage Bethmal.

J’attaque la fin du parcours, les dix derniers kilomètres qui seront rallongés car un propriétaire a décidé qu’on ne passerait plus chez lui. On nous oblige donc à descendre dans la vallée cinq bons kilomètres avant Foix et à terminer par quatre kilomètres de route départementale alors que le thermomètre doit avoisiner les trente-cinq degrés… Quand j'apperçois au loin le château, je me dis quand même que c'est gagné. Je m'octroie un petit bain dans la rivière et salue Cunégonde avant de rentrer en blablacar.

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