Défi du CMSAB
Toute ressemblance avec la chanson de Noir Desir "Un homme pressé" n'est que fortuite.
Installé en terasse
Au restaurant local
C'est un ultra traileur
Et parmis les meilleurs
Qui prend nos inscriptions
Se contente de nos noms
Pas plus d'information
Juste un petit bifton
On nous donne nos chasubles
Afin que l'on s'affuble
Puis nous prenons nos skis au véhicule
Nous avons notre temps
Passé pour référence
La neige omniprésente
Les skieurs compétents
Ont envahi la piste
S'entrainant en courant
Peu m'importe de marcher
Peu importe je sais
Que je vais me traîner
Ces chaussures à mes pieds
Lourdes, sont deux boulets
Qui frottent contre mes pieds
Se liguent contre moi
Vous n'imaginez pas
Ce qu'elles me gênent
Oui double moi
On finira tous en haut
Tu peux filer
J'ai explosé mon cardio
Ignorant le vin chaud
Servi dans notre dos
Nous prenons le départ
Juste un peu de retard
Je pars vite, très vite
Et J'atteins mes limites
Je sens que mes poumons
Sont prêts de l'explosion
Peu importe j'avance
Peu importe qu'on me double
Je garde ma cadence
Et les autres déboulent
Ils filent tels le vent
Les muscles de mes cuisses
Se contractent et durcissent
Et mes pauvres mollet
Sont en train de charger
Explosés mes tendons
Pulvérisés mes poumons
Et qu'est-ce que vous croyez
Je donne tout ce que j'ai
J'adore regarder
Les élites passer
Pas possible de les suivre
Ils sont tellement rapides
Et j'ai beau m'arracher
Je me fais dépasser
Ils me laissent sur place
Accélèrent avec classe
Moi je tire ma carcasse
Mais je sens que je suis, inefficace
Oui double moi
On finira tous en haut
Tu peux filer
J'ai explosé mon cardio !
Vous savez qui je suis
Pas trop pressée, pas trop pressée, pas trop pressée
Je suis pas trop pressée, pas trop pressée, pas trop pressée
J'continue mon chemin, sans me laisser décontenancer
Peu importent les douleur
Et les autres skieurs
Mettre un pied devant l'autre
Même si la marche est haute
C'est l'unique moyen
D'arriver à mes fins
D'améliorer mon temps
Peu importe s'il est lent
C'est là ma référence
Et j'en ai conscience
Je vais moins vite, bien moins vite
Que les coureurs d'élite
J'suis là pour m'amuser
Et pour me dépasser
Mais je suis pas très pressée
Pas très pressée, pas très pressée, pas très pressée
Je suis pas très pressée, pas très pressée, pas très pressée
A force d'avancer, je vois enfin l'arrivée
Et le bonheur est immédiat
Et la descente me tend les bras
Lents ou rapides en bas
On se retrouvera
On sera tous égaux
En buvant le vin chaud
Les 3 Ventoux
L'occasion fait le Laron, depuis quelques années je rêvais de rejoindre les rangs des "cinglés du ventoux". Ppur cela une condition : monter le Ventoux par ses 3 faces : Malaucène Bédoin et Sault dans la journée.
Aussi, Dimanche passé quand l'équipe de rugby de mon fils se qualifie pour les demi-finales qu'ils joueront contre Chambéry la semaine suivante, je réagis rapidement. Les matchs étant organisés à mi-chemin entre les 2 clubs, ça devrait tomber quelque part entre Nîmes et Avignon. Pas très loin du grand chauve quoiqu'il en soit, je vais rentabiliser le déplacement. J'appelle Gaëlle pour lui proposer un entraînement au mont Ventoux le Samedi pour son étape du tour. Nous en ferons 2.
Puis plus la semaine avance , plus je me dis que ce serait dommage de ne pas tenter les 3 Ventoux. Une fois que cette idée a germé, elle pousse très rapidement et je me projette sur ce défi personnel. J'établis alors un plan :
Nous nous rejoignons Vendredi avec Gaëlle, l'une en provenance de Lyon et l'autre de Toulouse, à Malaucène le Vendredi soir et programmons les réveils bien tôt.
Nous partons Samedi à 6H de Malaucène. Le temps est frais et agréable la montée ombragée se déroule tranquillement. Nous sommes dans le garigue et les bois jusqu'à la station du mont Serein. Nous profitons du paysage, même si quelques passages à 12 pourcent nous obligent à se concentrer sur nos jambes. Puis commencent les 6 derniers kilomètres caractéristiques du somment, la végétation se raréfie seules les plantes le plus résistantes survivent aux conditions climatiques à partir de maintenant. C'est essentiellement des petites fleurs bien camouflées dans un nid rocheux. Nous terminons notre première ascension plutôt en forme en un peu plus de 2h30 pour 21 km et 1500 m de D+.
Après le traditionnel selfie, nous entamons la descente sur Bedoin. Nous convenons que je desendrai jusqu"en bas alors que Gaëlle s'arrêtera un peu avant. Je suis relativement satisfaite de cette descente, que je trouve agréable. Je pense mettre un temps raisonnable bien que je ne l’ai pas mesuré. Mais surtout, je n'ai pas fait de pause autre que pour un problème mécanique. Arrivée à Bedoin, j'ai un sms de Gaëlle qui a commencé à remonter depuis 5 minutes.
Je rebrousse chemin comme prévu pour la seconde ascension. Celle ci commence calmement et traverse deux villages avant de monter un peu plus sérieusement dans les bois. La route est jolie et ce versant est vraiment extrêmement fréquenté par les cyclistes. On peut disuter avec plein de copains. Je reçois un sms de Gaëlle qui m'attend au chalet Reynard. Il me reste 7 km pour y arriver... 7 kilomètres à 9% qui ne passeront pas très vite la fatigue commençant à se faire sentir. Mais j'arrive au chalet renard où Gaëlle m'attend avec un sandwich. Je le mets dans ma poche, recharge les gourdes qui sont pourtant loin d'être vides. Et on termine les 6 derniers kilomètres qui, comme de l'autre côté présentent un paysage de fin du monde. Nous arrivons au sommet au bout de 21 km et 1500 m de dénivellé .
Et de deux ! Nous fêtons ça en buvant une eau aromatisée en plein soleil, pas d'ombre ici. Nous mangeons le sandwich puis c'est l'heure de la séparation, Gaëlle redescend à Malaucène pour rentrer et je reviens sur mes pas en direction de Sault.
La route de Sault est commune avec celle de Bedoin sur les 6 km du chalet reynard au sommet. C'est donc une descente connue que je refais. Puis la pente se calme et il faiut pédaler jusqu'à Sault. Plus je descends et plus je sens la chaleur qui monte de la route, une impression de descente aux enferts me saisit. Ce côté-ci moins pentu est aussi plus long. Il faut 26 kilomètres pour rejoindre le sommet depuis Sault. le dernier kilomètre remonte jusqu'au village. Là je fais le plein d'eau et me mouille bien la tête. Il est un peu moins de 14 heures et la dernière montée avec la chaleur et la fatigue s'annonce laborieuse. Je remonte su mon vélo et commence ce long chemin encore différent des deux précédents. Une première partie déroule entre les champs puis ça monte calmement dans une forêt parsemée de fleurs jaunes. La route est en plein soleil, je fais une pause à l'ombre pour manger au bout de 10 km. Puis je continue les 10 km suivants jusqu'au chalet Reynard, forêt et falaises se succèdent la route est agréable. Arrivée au chalet, je redoute la fin: 6 km dont la pente augmente progressivement dans cet environnement lunaire alors que j'ai déjà 110 km et 4000 de dénivelé dans les jambes. Je refais le plein d'eau. Un groupe croisé au sommet qui fait le même défi que moi m'encourage ça me fait du bien. Je parcours les 6 km qui me séparent du sommet régulièrement doublée par de vieilles voitures de collection. Elle font un boucan d"enfert et sentent assez mauvais. De plus leurs propriétaires qui ont sans doute peur de caler klaxonnent tous les cyclistes qui débordent de la piste cyclable. Ils me doublent en m'asphyxiant avec leurs carburants douteux puis ils calent quand même et s'arrêtent sur la piste cyclable en me coupant le chemin. Il leur faut quelques minutes pour redémarrer, le temps que je les dépasse. Puis ils me redoublent avec leur vieillerie rutilante. Tout ce ballet me permet de moins penser que c'est dur... Le dernier kilomètre se câbre mais je m'en fiche, je savoure par anticipation mon arrivée au sommet. Une fois en haut, je suis très contente d'être arrivée et d'avoir relevé ce défi. Les marcheurs à qui je demande de prendre la photo finish me felicitent et ça me fait plaisir. Je prends le temps de boire une nouvelle boisson en plein soleil, car ce n'est pas tout à fait terminé, il faut redescendre à Malaucène !
Avec la trace garmin comme preuve, je suis officiellement cinglée et fière de l'être !
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