Jour de RTT, Novembre 2012

Jour RTT de maman triathlète

Les enfants n'ayant pas été trop malades cette année, je voudrais profiter d'un jour de RTT pour mon entrainement. Mais, en moi, la triathlète egoïste doit négocier son envie de pédaler avec la conscience de la maman : Pas question de profiter abusivement d’une journée entière pour soi. Il faut aussi s’occuper un peu plus des enfants. Je trombe d'accord avec moi-même pour les récupérer à 11H30 à l’école et manger avec eux comme le ferait n’importe quelle bonne mère non dénaturée par la pratique de ce sport individualiste.

Réveil à 7H44 car le réveil n’a pas sonné. Ce matin il y a école à vélo, il me reste donc 20 minutes pour réveiller les enfants, essayer de leur faire avaler un truc, leur répéter 25 fois de s’habiller, chercher partout pour retrouver 4 gants, les persuader qu’on peut mettre un gant bleu et un gant noir, mais non les autres ne vont pas se moquer de toute façon c’est moins ridicule que des doigts tous bleus et froids, classer une cinquantaine de cartes Pokémon indispensables à la journée scolaire, monter sur le vélo , faire 200 m, revenir chercher le cahier de science qu’on avait oublié de remettre dans le cartable…  Pour aujourd’hui on a laissé tomber les détails du type brossage de dents et démêlage de cheveux, on verra ça demain (je conseille tout de même de ne pas remettre à demain plus d'une semaine sans quoi l'haleine devient insuportable). Disposant d'un temps limité la matiné avant de récupérer les enfants, je me suis habillée directement pour faire ma sortie et me mets en route avec mon casque, mes lunettes, mes chaussures à cales, mes sur-chaussures, mon vélo de route avec prolongateur et comme d’habitude ma dernière étiquette de course qui traine sous ma selle. Bref, mon équipement est tout à fait adapté pour accompagner « le petit train à pédales » association qui vise à emmener un groupe d’une petite dizaine d’enfants à l’école, dans un but éco-citoyen. Mon style tranche un peu avec celui des autres parents accompagnants, en tenue de travail sur un vélo de ville. Bien que je dispose du seul vélo en Carbonne du convoi, je suis tout de même la plus en retard. Arrivés à l’école, il faut descendre de mon vélo pour aider les enfants à attacher le leur. Avec mes chaussures à cales et mon short à peau de chamois je me sens très à l’aise. J’entends quelques commentaires « elle en fait pas un peu trop juste pour accoompagner des enfants à vélo ? ».

Une fois que tous les cyclistes en herbe semblent entrés dans la cour, j'ai temps libre. Je prévois mon tour habituel qui devrait durer 2H30 et me laisser 30 min de marge. C'est large ! Enfin en y réfléchissant mieux, je réalise que je n’ai pas le numéro de l’école sur moi et alors si je crève ce sera terrible, les enfants attendront sans voir leur maman arriver, ils se sentiront abandonnés, ou alors si je casse la chaine ? Finalement je reviens à 11H25 et les maitresses n’arriveront pas avant 11H35. Evidemment, si j’avais eu deux minutes de retard, elles seraient arrivées à 11H29 et mon gone serait resté seul à attendre sa mauvaise mère en retard… Passons. Je pose donc mon beau vélo contre le mur sous l’œil éberlué des autres mamans, je me fais toute petite pour ne pas me faire remarquer. « C’est quand même un peu voyant sa veste jaune non ? ». Les quelques personne qui me connaissent ne regardent bizarrement pas dans ma direction… Puis arrive la maitresse de mon enfant. Je tente de capter le regard de mon fils discrètement en évitant celui de la maitresse. Raté, lui s’amusant avec un copain sans me chercher ne me voit pas. C’est la maitresse qui me repère avec un petit sourire en coin et m’envoie mon fils. Du coup la prochaine fois qu’elle écrira un mot dans son cahier du style « Il n’écoute rien en classe, parle tout seul… », je sais qu’elle pensera « pas étonnant, avec la mère qu’il a, le pauvre,… ».