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Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur les courses sans jamais oser le demander...

Triathlon d'Argelès, juin 2012

Triathlon d’Argelès

  • Natation 1,9 km
  • Vélo 84 km (dénivelé 1800m)
  • Course à pieds 20 km
     

Premier épisode : La préparation

 Tout cela a commencé quand mon frère m’a proposé de faire le triathlon d’Argelès.  Je m’y suis inscrite sans plus de question, et ce n’est que plus tard, que j’ai vu le profil du parcours :

 

 

 1800 m de dénivelé ! Evidemment ça va être dur à monter mais mon principal problème sera sans aucun doute de les descendre, moi qui suis déjà obligée de freiner une dizaine de fois en descendant le Castéra ! Histoire de me rassurer, je commence à en parler à droite à gauche : « Argelès mais t’es folle des côtes à 18% pourquoi tu crois que je ne le fais pas ?» ; « Argelès je connais le coin, monter à la Madeloc, mais ça ne se fait qu’en VTT non ? » Je suis de plus en plus rassurée… Décidée à parfaire mon entrainement vélo, j’appelle ma copine qui m’emmène faire une sortie à Revel. (Les cols pyrénéens sont trop loin car il faut poser les enfants le matin à l’école et les récupérer le soir). Objectif de la journée : travailler la descente. Elle me coach et tente de me donner confiance. Après le tour de vélo, on décrasse en course à pieds, on se trempe dans le lac, on mange une salade rapide et puis une glace moins rapide. Avec les embouteillages au retour on se débrouille quand même pour arriver en retard à la sortie de l'école avec les vélos dans le coffre et des coups de soleil partout… Ces 70 km en vélo et une sortie "longue" de 110 km formeront l’essentiel de ma préparation pour ce triathlon. Je décide alors de me fixer un objectif personnel ambitieux : faire le parcours vélo sans poser le pied par terre dans les descentes.


Second épisode : La course

Nous voilà donc à Argelès, la mer est calme et belle. La natation se passe bien. La partie facile du triathlon est terminée, on peut passer aux choses sérieuses.

  

Le parcours vélo est à la hauteur de toutes mes espérances pas de plat, des montées terribles qui n’en finissent pas suivies de descentes encore plus terribles sur des routes terriblement terrible.  Vous l’aurez compris c’est un parcours vélo terrible.  Le paysage, lui, est magnifique avec toujours la mer bleu turquoise en fond. Par ailleurs nous avons eu le privilège d’être dans le seul endroit de France où le soleil a daigné apparaître ce Dimanche (mon dos en a d'ailleurs porté la trace une bonne semaine).

En sortant du village sur ma monture j’ai une vision :

« Ton pied à terre dans les descentes point ne poseras, triathlète que la force soit avec toi »

 

Nous commençons par monter vers la tour de la Madeloc pour se mettre en jambes. Le mec qui a goudronné la route avait dû s’enfiler une bonne quantité de whisky avant de bosser ou alors il avait le hoquet, ou bien sa machine fonctionnait par à-coups, je ne sais pas… En tous cas sur le vélo on avait l’impression de tenir un marteau piqueur entre les mains. La montée se passe relativement bien. J’imagine que tous les spectateurs qui me disaient  « allez, allez, bientôt la descente ! » n’étaient pas méchants, dans le fond ils pensaient bien faire… Et voilà qu’elle arrive cette descente, avec les mêmes conditions de routes que la montée. Elle a permis à l’ensemble des autres coureuses de me doubler en se demandant ce que je foutais là : C’est bien simple je m’entrainais à rester zen en m’aidant d’une méthode d’auto-persuasion consistant à répéter moult fois « je vais bien tout va bien ». 

Cette technique m’a permis d’arriver à Banyuls et d’admirer l’œuvre d’art que constituait la route qui se dessinait sous mes roues. Un goudron homogène n’étant, il faut bien l’admettre, ni très esthétique ni très original, ils se sont embêtés à parsemer la route de monticules un peu plus foncés par ci par là, à faire des petits trous, des nids de poule, voir même des nids d’autruche sur le chemin… C’est vrai qu’à première vue c’est mignon mais au niveau pratique, lorsqu’on passe dessus en vélo, on se demande si la pauvre chambre à air qu’on a en secours sera suffisante... Passé ce moment de contemplation artistique arrive un mur : La montée du col de Banyuls. Terrible, impitoyable, heureusement qu’il ne pleuvait pas sinon on aurait patiné et certainement que personne ne serait arrivé en haut. Au ravitaillement du col, on me fait remarquer que je dois m’alimenter car mes muscles tremblent de partout (mais non ce n’est pas l’épuisement, c’est la peur de la suite…). C’est le genre de chose qu’il ne faut pas me dire deux fois ! Je m’installe donc, avale une dizaine de pâtes de fruits, vide trois bidons d’eau, remplis ma sacoche et mes poches et repars 5 minutes plus tard prête à affronter ma seconde descente, et laissant la table de ravitaillement vide. Ce n’est pas grave, de toute façon il n’y a plus grand monde derrière….

 

 La pente s’avère tout à fait gérable jusqu’au demi-tour en Espagne, je décrispe mes mains, mes pneus ne fument plus sous mes freins, ma mâchoire se relâche, le bonheur! Puis c’est une grimpette longue et calme qui nous ramène au col de Banyuls depuis l’Espagne. Nouveau passage en haut du col, et je maitrise parfaitement  la descente à 18% qui me ramène à Banyuls, pas très vite, soit, mais sans arrêt et sans panique monstre. A ce stade j’ai passé 3 descentes sans mettre le pied à terre. La dernière sera la plus difficile, je le sais, mais je sens naître en moi un espoir... Je remonte la Madeloc, je commence à être sérieusement entamée car je me surprends à attendre impatiemment la dernière descente, et ce n’est vraiment pas mon genre. Enfin elle arrive et se passe pour le mieux, la fatigue inhibe peut-être la peur… Je finis le parcours vélo fière d’avoir atteint mon objectif.

 

Il restait une petite formalité : la course à pieds 4 allers retours de 5km sur le bord de mer au milieu des touristes « attention chéri, tu es sur le parcours ! Mais si c’est une course... non c’est vrai qu’elle ne court pas vite mais elle a un dossard… ». Les 4 tours sont de plus en plus long, heureusement qu’il y a nos supporters pour nous encourager et les gens pour nous distraire : Je croise un petit groupe : « Eh madame, les premiers ils vont dans quel sens ? ». J’hésite à me lancer dans une explication détaillée comme quoi il y a 4 tours et que si le premier est sur l’aller de son troisième tour alors il va vers la droite et ce n’est pas pareil que s’il est dans le retour du 4ème tour auquel cas il irait vers la gauche. Que  par exemple le 12ème qui est à l’aller de son 3ème tour vers la droite est devant le 14ème qui est sur le retour de son 2nd tour vers la gauche alors que le 17ème sur le retour de son 2nd tour vers la gauche est devant le 20ème à l’aller de son premier tour vers la droite… Finalement j’opte pour quelque chose de plus concis : « Ca dépend ». Un peu plus tard, une petite fille s’approche de moi interrogatrice « Madame, pourquoi vous courrez ? ». ?!? C'est vrai ça  tiens pourquoi  ?… Bref je finis mon 4ème tour comme je peux, on n’est alors plus très nombreux sur le parcours et je passe la ligne d’arrivée en à peu près 6H45 et c’est la course la plus difficile que j’aie faite.

 

« Fier de toi je suis, maintenant une glace manger tu peux… » 

« -Ah chouette !»