Pyrenea, mars 2019
Pyrénéa 2019
- Cap 19 km
- Velo 36 km
- Ski de randonnée
Je prends ma source à Pau dans les allées d’un parc,
Mon long flot de coureurs coule vers Rebenacq
Se déverse sur Eaux-Bonnes en vague de bicyclettes,
Puis s’élève pour glisser en skis depuis Gourette
Je concentre en mon sang seulement les meilleurs
Des inscriptions, prises d’assaut, ils furent vainqueurs
Ils ont su conserver malgré deux années d’eaux,
Une foi inébranlable dans le dieu météo,
La préparation physique seule ne suffit pas,
L'organisation millimétrée demanda
Une longue réflexion, de la stratégie pure,
Effectuer la veille un balai de voiture
Pour pas se retrouver, comme des couillons
Avec leur matériel dans l’aire de transition !
Depuis plus de trente ans je jouis à faire suer
La chair de ma chair, athlètes surentrainés.
Ils ont fait tant d’efforts pour en arriver là:
Leur réveil bien avant le chant du coq sonna,
Les envoyant au départ chercher leur dossard.
Le 1 à une schtroumfette était attribué,
N’étant pas la meilleure, elle en a bien bavé
J’ai flatté son orgueil grâce à ce numéro
Et cette édition, elle finit avec Brio
A son niveau c’est sûr… mais avec du plaisir
Bien accompagnée et sans jamais défaillir,
Je joue avec mes triathlètes, pour quelques heures
Je les nourris et les désaltère de bon cœur
Je les pousse, pas après pas, chacun sa foulée,
Je les guide par Jurançon, Gan, le long du Neez
Je les fatigue, sur le bitume, ou sur chemin
Et arrivés au parc à vélo ce n’est qu’un début, pas la fin
Pour suivre ma trace il faut troquer ses chaussures
Se coiffer d’un casque et enfourcher sa monture
Jusqu’ à Laruns je leur permets de s’emballer
Je leur accorde vingt bons kilomètres pour rouler
Et une fois qu’ils sont lancés, je peux m'amuser
Avec, le col de l’Aubisque, mon fidèle allié,
Nous leur collons un raidillon, quatorze pourcents
Ils arrivent à Gourette bien souvent grimaçant
Ils se changent à nouveau, se préparent pour le ski,
Enfiler leurs chaussures prend un temps infini
Aidés de peaux de phoques ils grimpent sur les pistes
Incompris de leurs semblables sur le téléski
Sur la montagne se dessine une file de fourmis
Avançant machinalement tels des zombis
Ils trainent péniblement leurs bien longues spatules
Leurs chaussures semblent peser bien le poids d’une enclume
Pour les récompenser enfin je leur accorde
La joie de la glisse, pas trop tirer sur la corde
J’ai daigné cette année dans ma grande clémence,
Laisser le soleil m'honorer de sa présence
Qu'ils gardent quelques jours au moins ma trace marquée
De manière ridicule sur leurs bras jambes, mollets
En souvenir de moi…
Je suis la Pyrénéa