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Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur les courses sans jamais oser le demander...

Kilomètre Vertical du Sarazi, août 2018

KV du Sarazi

  • Cap 3,7 km dénivelé 1km

Le KV ou kilomètre vertical, est une course visant à monter d’un kilomètre, sur une distance la plus courte possible, necessairement inférieure à 5 km. Nous nous sommes inscrits, pour la première fois sur ce type d’épreuve et notre choix s’est porté sur le KV du Sarazi qui mesurait 3,7 km. Nous étions sur le lieu du départ, la charmante station de Goulier, pour retirer nos dossards avec une certaine avance et nous nous sommes reposés à l’ombre d’un arbre. Alors, nos discussions nous ont emmenés à calculer le pourcentage de pente qui nous attendait. Un calcul plutôt simple : il s'agit du rapport entre le dénivelé et la distance de la course, 1/3,7 = 27 % . Ce chiffre m'interpellait, moi qui avais déjà fait 10 % quelques semaines auparavant, il me semblait être à la limite course/marche. Je me suis dit que ce coup-ci je ne courrerais vraisemblablement pas beaucoup. Poussés par la curiosité, nous nous sommes demandés à quel angle cela correspondait. Nous avons alors été bien occuppés quelques instants à faire remonter du fin fond de nos mémoires les vieilles formules mathématiques. Après mûre réflexion, nous avons demandé à la calculatrice quel était l’arc sinus du pourcentage de pente, ce qui nous a donné un résultat de 15 degrés environ. Cela n’était en somme pas très impressionnant vu comme ça :

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Or il s’avère, nous l’apprendrions à nos dépens, que la pente se comporte comme la température. Vous avez sans doute remarqué que l'on annonce souvent la température constatée au thermomètre et la température ressentie, cette dernière étant toujours inférieure à la première. C'est une sorte de malus dépendant du vent et d'autre facteurs de désagréments. Il en va de même pour le pourcentage et l’angle de la pente, la donnée calculée va être augmentée d'un malus pour donner un ressenti, systématiquement supérieur à la réalité. Un des paramètres agissant sur le ressenti est le temps de l'effort, mais il y a aussi le taux d'humidité, la faim, la soif, l'humeur, l'âge du concurrent... Voici les données expérimentales que j’ai pu recueillir sur, cette course, en me basant sur un échantillon de un individu (moi) peut être représentatif de la population mais peut-être pas.

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Arrivés à ce stade de nos calculs, il était temps de s’échauffer et de décider si nous prenions les bâtons. Nous avons choisi de faire avec. A 18H le départ de la course était donné. Comme sur les cross, tout le monde est parti à bloc. J’ai commencé moins vite que les autres mais quand même beaucoup trop pour mon petit cœur. Malmené, il a cherché à s’échapper de ce corps qui lui en demandait beaucoup trop. Il a fallu bien 20 minutes de négociation pour qu’il se calme un peu et accepte de rester à sa place. Nous avons trouvé un accord entre lui, qui doit fournir le carburant à tout le monde, les jambes, les bras et le souffle pour prendre un rythme soutenu mais qui ne laisse personne dur le carreau. Coup de chance, la discussion a porté ses fruits avant qu'un des intervenant ne se mette en grève, sans quoi nous aurions perdu de précieuses minutes. Alors nous avons commencé à remonter quelques coureurs, ceux qui n’avaient pas réussi à mettre tout de monde d’accord. Les bâtons permettaient à mes bras d’apporter une contribution non négligeable à cette progression. Mais voilà, en mono-trace, difficile de ne pas se faire coincer par les autres concurrents. Alors la tête est venue aider tout le monde pour monter la stratégie de dépassement. Lorsque le bas-côté paraissait correct, décalage sur le côté, une bonne poussée des bras sur les deux bâtons, les jambes passent en position course et s’arrachent un peu pour quelques foulées, la bouche bafouille quelques excuses au concurrent et le cœur passe en régime plein pot. Une fois un dépassement effectué, attendre 5 bonnes minutes que tout le monde se remette de ses efforts et recommencer. Je suis arrivée comme ça jusqu’en haut en moins d’une heure mais bien épuisée. En haut une gorgée d’eau puis il a fallu redescendre car Christophe attendait déjà depuis plus de 10 minutes… Lors de la descente mes cuisses couinent un peu, et les 15° me paraissent toujours largement sous-estimé.
A notre retour nous avons été reçus comme des rois, ravitaillement, médaille de finisher, nous avons enfilé nos tee-shirts de la course propres et secs et avons gouté le thé glacé qui nous avait été offert.

Puis nous sommes redescendus de Goulier à Auzat par une route qui m’avait semblé faire bien 15% lorsque je l’avais montée quelques semaines auparavant en vélo mais qui descendue en voiture en paraissait à peine 7-8 %...