Canalblog
Editer la page Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur les courses sans jamais oser le demander...

Desperado trail, juin 2016

Desperado trail

Logo reflet

 

Trail 22km environ 700m de dénivelé


  Ce dimanche, j'ai emmené l'esprit (et la photo) du coach avec moi pour courir le desperado trail. En s'y rendant il se plaignait : "- Et voilà, on va faire une course parasite alors que tous les copains du club se retrouvent pour tourner à la ramée en  souvenir de moi. Bonjour l'esprit de groupe !". 

 "- Oui mais c'est marrant on va chercher un desperado dans la montagne noir. Tu vas voir ce sera chouette ! Et puis c’est moi qui décide où je t’emmène, EPICETOU !"

Arrivés sur place, nous retrouvons Manue qui a les dossards.... mais pas les puces. A 9h, le départ est donné. Courageuses mais pas téméraires, nous nous plaçons stratégiquement en fin de course : nous augmentons nos chances de survie en n’étant pas les premières à tomber sur un désespéré prêt à toutes les violences. Nous contournons le lac et entrons dans la forêt en direction du village des Camazes à la recherche de ce fameux hors la loi prêt à mourir. Je me demande à quoi il ressemble ; un vieux baroudeur le visage buriné par le temps et la dure vie sans doute.  Mais qu'a–t-il bien pu faire pour être recherché à ce point ? Un crime atroce, pour de l’argent, par pure cruauté ? Serait-ce un être vil et dépourvu de toute morale prêt à nous en faire découdre ? Nous ne sommes pas moins de 1200 à lui courir après. Comme il y a du beau monde devant nous, je doute que l’on ait la moindre chance de le capturer. Je ne me suis même pas renseignée sur la récompense. Ce que je trouve particulièrement louche c’est le fait qu’il laisse des indices : des balises décathlon pour suivre son chemin. Je suspecte un guet append. Il n'a pas choisi les chemins les plus plats pour aller se cacher, nombreux sont ceux qui marchent en montée. Moi bêtement je cours et Manue marche à côté au même rythme ... "Tu vois feignasse ? Tu ne vas pas assez vite !" « - Oui ça va ! ». Au bout de 10 km j’ai compris sa tactique : il cherche à nous épuiser, une fois que nous n’aurons plus de forces, nous serons à sa merci et périrons dans d’horribles souffrances. C’est atroce !

Puis nous pénétrons dans la forêt de l'aiguille. Déjà qu'on a du mal à trouver un bandit alors une aiguille dans une forêt, autant la chercher dans une botte de foin ! Nous inspectons les traces de pas au sol, mais il y en a un peu trop pour essayer de faire le tri entre celle d’un bandit et les autres… Ah ! Ca y est, je vois un type caché sur le côté derrière un arbre, ce doit être lui ! Un coureur ressort en remontant son short, « -fausse alerte la schtroumfette, tu t'es trompée c’était juste une pause technique !».  A l’épuisement physique s’ajoute la torture psychologique : dans toutes les montées nous doublons à force d’effort et d’énergie les mêmes personnes qui nous dépassent invariablement sur la descente : "Allez les filles lâchez tout !". Tout lâcher, tu parles, on est toutes en retenues avec nos genoux à moitié fonctionnels. « Y’en a qui ont essayé, ils ont eu des problèmes… »

Nous sautons par-dessus un Ruisseau, puis deux, puis un pied ripe dans le troisième, finalement je barbotte allègrement dans le suivant… Nous passons enfin la ligne d’arrivée au bout de 2 h 48 d’efforts, bredouilles, sans avoir trouvé le moindre desperado. Je récupère ma pochette. Elle contient un cadeau jaune qui me permet de me changer et je rentre à la maison. Durant le retour, le coach qui me fait remarquer que, tout de même, sur les cross il y a un bien meilleur niveau. J’arrive enfin à la maison. Dans la salle de bain, face à la glace,  surprise, une mystérieuse inscription est imprimée sur mon nouveau tee-shirt. Je tente de la déchiffrer : « ODAREPSED ». ??? Que signifie-ce ? J’envisage une recherche de traduction dans différentes langues sur internet ou une inscription à des cours de langue anciennes, pour calmer la curiosité qui assiège mon esprit. « - Bein dis-moi t’es pas blonde pour rien, dans la glace c’est du verlan ». Et alors  tout s’éclaire, « DESPERADO »…   C’était donc moi ! J’ai ainsi couru désespérément durant 23 KM, j’étais prête à tout, pour me retrouver moi-même ?

Heureusement, les autres ne m’ont pas trouvée !

 Enfin tout de même être considéré comme hors la loi pour un tout petit feu rouge grillé en scooter le matin en allant au boulot c’est un peu exagéré je trouve… « Surtout que ce n’est même pas ta faute, tu ne peux pas t’arrêter. Quand tu es sur ton scooter, tu n’as pas les deux pieds qui touchent par terre ! »

  A Didier…

  20160612_123050