Sentier cathare étape 4 - Burgarach - Quillan

Sentier cathare étape 4 - Burgarach - Quillan

• 24 km 700 m de dénivelé

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Cette journée est la dernière pour mes compagnons de route, nous ne parcourrons que 24 kilomètres, une unique étape randonneur. Le programme est opportun en ce jour de canicule annoncée. Météo France annonce 39 degrés à Quillan dans l’après-midi. La sonnerie à 5 H pour le quatrième jour de suite me paraît particulièrement agressive. Nous partons une fois de plus à 6 H tapantes de la maison de la randonnée. Un dernier coup d’œil au Pech de Burgarach vu au lever du jour et nous attaquons par une belle montée en forêt. Le réveil musculaire est brutal, mais la température est clémente et nous sommes encore frais.

Puis nous pouvons allonger la foulée (trottiner quoi) sur une longue descente très roulante. Nous traversons de mignons petits villages. Les rouleaux de paille parsèment les champs. La végétation change, nous passons des pierres des Corbières aux champs verdoyants.

Durant cette intermède bucolique, Cunégonde me rejoint : « A partir de 1216, nous, les bon croyants, avons retrouvé un peu d’espoir grâce au compte Raymond IV revenu à Toulouse avec une armée de chevaliers faydits. Ces des seigneurs languedociens dépossédés de leurs fiefs et de leurs terres lors de la croisade et condamnés à prendre le maquis ont mené la résistance occitane contre l’occupation des croisés. Parmi eux Raimond Trencavel (Carcassonne), Pierre-Roger de Mirepoix (Montségur) et Olivier de Termes. Raymond VI reprend Beaucaire en 2016 et revient à Toulouse en 2017. Simon de Montfort décide alors d’assiéger la ville rose, il est tué le 25 juin 1218 par un boulet de pierre. Son fils Amaury, ne possède pas les qualités guerrières de son père et lèvera le siège. Il échouera aussi à assiéger Castelnaudary. Durant cette période, avec ma soeur, nous étions hébergées  chez un bourgeois aisé à Lavaur, nous bénissions le pain de la famille, disposions d'une chambre entière pour nous. Les dames qui venaient à la maison s'inclinaient trois fois profondément de vant nous et demandaient notre bénédiction. Nous avions choisi la voie du salut et avions le pouvoir de sauver leurs âmes. Puis nous sommes parties un an sur les routes visiter les communautés de  parfaites qui se reconstituaient un peu partout. Ensuite nous nous sommes établies à Tarabel et notre vie repris son cours serein au rythme des l'église. Nous priions, trvvaillions et accueillions les intinérants. Nous recevions régulièrement la visite du Diacre. Mais ce répit n'a pas duré..." 

Nous nous octroyons une pause près d'un ruisseau une petite cryothérapie pour les jambes avant d'attaquer une seconde côte qui nous mène à Quillan. Nous arrivons du côté du château, Cunégonde m’informe : « Le château de Quillan, fut bâti au XIIe et XIIIe siècles par les archevêques de Narbonne. S'en suivirent de nombreux heurts avec le Roi de France. En 1229 un traité de paix marque la fin de la croisade des Albigeois, Quillan devient alors Ville Royale. » En contrebas, nous trouvons un bien beau village construit au bord de l’Aude. Après une pause dans un bar pour boire le verre de la victoire de mi sentier cathare, nous profitons d'une baignade dans le fleuve qui nous offre une baignoire d'eau bien fraîche.

Ensuite nous mangeons la bonne salade, dont nous rêvons le midi depuis 3 jours. Puis il est temps pour Christophe et Nicolas de reprendre le bus à la gare, qui ne voit plus passer de trains depuis longtemps. Ils retournent à la vie sans sac à dos. Je continue l'aventure seule. Je me rends à la chambre d'hôtes que j'avais réservée. Cunégonde peut rester avec moi maintenant. Alors que je lave mes affaires, elle me demande si je lave mes vêtements tous les jours et m’explique qu’elle ne le fait que quelques fois par an pour que sa chemise retrouve sa blancheur d’origine. Je comprends mieux la couleur grise foncée et l’odeur de sa cote… Puis ma logeuse, une anglaise arrivée ici depuis quatre ans, me propose de m'emmener au lac avec sa maman, pourquoi pas.... Je profite un peu de la fraîcheur du lac de Quillan avec une mamie anglaise recouverte de beaux tatouages. Par ces 37 degrés ça ne fait pas de mal. Le reste de l'après- midi sera cool à l'abris de la chaleur entre piscine, yoga et discussions avec Cunégonde. Elle me dit se sentir en sécurité sur les sentiers que nous parcourons, et me fait remarquer que j’ai de la chance, de pouvoir marcher seule sans escorte. Ce n’était pas le cas quand elle fuyait l’inquisition, elle devait se faire accompagner par des chevaliers faydits. Quand je lui oppose que ce n’était peut-être pas si désagréable d’être accompagnée d’un beau chevalier rebel, elle rougit… Je lui demande si dans sa religion les femmes et les hommes avaient la même place. Elle me répond que oui, par rapport au christianisme, elle pouvait être une représentante de son église et prêcher la bonne parole. Je pousse un peu pour savoir s’il y avait des diacre femmes. Et non, le fameux plafond de verre qui empêche les femmes d’accéder aux postes à responsabilité était déjà présent au moyen âge, simplement, il devait être en chaux à l’époque… Elle me raconte une petite anecdote qui illustre la misogynie lors du Colloque de Pamiers en 1209 lors duquel frère Etienne de la Miséricorde s’opposa à Esclarmonde de Foix en ces termes « Madame, allez filer votre quenouille, il ne vous sied pas de parler en de telles réunions… ». Il m’aurait plu ce frère Etienne ! Je me prépare à manger des pâtes et un melon que j’ai achetés à l’épicerie. Je partage avec Cunégonde qui mange dans une écuelle avec les doigts. Elle me demande si je n’ai pas peur de boire de l’eau, je réponds que non, elle me dit que de son temps, en plaine l’eau était rarement potable et que les gens buvaient surtout de la bière et du vin. Après ce bon repas, dernière baignade dans la piscine hors sol avec un petit verre servi par mon hôtesse et au lit.

Etape 5